Le mariage traditionnel en Algérie
Le mariage traditionnel algérien, toute une histoire...
Lors d’un mariage traditionnel algérien, la mariée défile parmi ses convives en habits traditionnels. Chaque costume représente une région du pays. Elle peut changer de robes jusqu’à sept reprises. Cette tradition s’appelle la « tasdira ».
Des Romains jusqu’à l’autorité turque en passant par les Phéniciens, l’Andalousie ou la civilisation musulmane, les costumes des femmes algériennes ont toujours suivi les influences des peuples qui ont habité le bassin méditerranéen. Au fil du temps, les femmes algériennes ont su conserver ce patrimoine en le faisant évoluer à travers les générations. Aujourd’hui, le trousseau de costumes de la mariée algérienne a conservé beaucoup d’éléments des temps passés : les drapés, les caftans, les coiffes, les parures et les broderies.
Les broderies sont un élément central des costumes traditionnels algériens. Elles sont liées aux territoires où le costume est produit et en constituent un marqueur identitaire. Du nord au sud, de l’est à l’ouest de l’Algérie, différentes traditions de broderie manuelle se sont perpétuées. Ce patrimoine est vaste, enrichi de techniques citadines, rurales ou de broderies sahariennes.
Si les musées conservent certaines des plus belles pièces, les particuliers et les ateliers recèlent aussi de trésors de goût et de savoir-faire. Il y a une cérémonie religieuse pour unir les époux et une cérémonie civile plus officielle. D’une région à une autre, on trouve quelques différences et des rituels particuliers que vous aurez le plaisir de découvrir au fur à mesure de la découverte des robes qui étaient exposées.
Le déroulement du mariage traditionnel
La demande de mariage, la khotba
Les parents du futur mari demandent la main de la jeune fille. Lorsque les parents acceptent le mariage, ils décident du montant de la dot. Une fois l’accord conclu entre les deux familles, le futur mari offre une bague de promesse, un bracelet, un collier ou des boucles d’oreilles en or.
C’est aussi l’occasion pour les deux familles de faire connaissance et surtout de définir le « tektir echert », parler de ce qui revient à la famille du marié, et de la mariée.
La cérémonie religieuse, la Fâtiha
La Fâtiha est une sourate du Coran. Sa récitation scelle le mariage religieux entre les deux époux. Seuls les hommes participent à cette cérémonie. Dans certaines régions, la Fâtiha intervient dès la conclusion de la khotba. Du point de vue de la société, ils ne seront mariés officiellement qu’à la suite d’une grande fête, au cours de laquelle la mariée rejoindra la maison de son époux.
Le trousseau
Après la demande en mariage, commence les préparatifs qui sont plus importants chez la mariée. Elle prépare son trousseau, composé de linge de maison (couvertures, couvre-lits, serviettes de toilettes, draps, nappes, napperons) mais aussi le trousseau vestimentaire de la cérémonie de mariage.
La cérémonie du hammem
Une semaine avant la cérémonie, la famille de la mariée loue pour une journée un hammem. Une masseuse (kiyassa) se charge de la mise en beauté de la mariée : soins du visage, des cheveux, du corps et une épilation.
Dans la grande salle de repos, on étale plusieurs tapis de bains : un premier en soie brodé pour la mariée, et plusieurs autres, en métis, pour ses accompagnatrices. La mariée est accompagnée de ses cousines, tantes, amies, voisines.
L’arrivée de la mariée au hammem se fait généralement sous le son de nombreux youyous !
La cérémonie du henné
La cérémonie du henné est organisée par la mère de la mariée. Les invités sont conviés à un café ou un thé, avec des gâteaux. L’ambiance est très festive : la musique bat son plein, on danse et on chante !
La mariée attend l’arrivée de la famille du marié. Elle arrive avec deux tbak (corbeilles). Le premier est constitué de deux grandes bougies, le sucre, des œufs et une bouteille d’eau de fleur d’oranger et des gants de soie pour couvrir les mains peintes par du henné. Le deuxième tbak contient les cadeaux, (parure en or, bracelet, bagues, ainsi que des vêtements, parfums et dragées). De son côté, le marié organise la même cérémonie.
La célébration du mariage traditionnel algérien
Le jour du mariage, la famille du marié envoie un cortège pour récupérer la mariée et son trousseau. La mariée devant le pas de porte est accueillie par sa belle-mère avec un verre de lait, du sucre ou des dattes. Puis elle pénètre dans sa chambre. Sous la musique, commence la tasdira.
Le défilé de la mariée, la tasdira
Lors de la cérémonie, la mariée défile parmi ses convives en habits traditionnels. Elle change de robes et sera accompagnée à chacune de ses entrées par des youyous.
À l’origine, le terme tasdira vient du mot arabe algérien « tasadara », qui signifie “se mettre en avant”. A l’époque, la tasdira consistait, pour la future mariée, à faire la démonstration de la richesse de sa famille en défilant avec des tenues traditionnelles précieuses et en portant des parures que les femmes se transmettaient de génération en génération.
Sboh laaroussa
Au lendemain de la nuit de noce, un repas somptueux est préparé pour la famille de la mariée composé d’une chorba, d’une rechta, un couscous et de salades variées. Viennnent ensuite le café et le thé à la menthe, accompagnés de gâteaux puis la cérémonie de mezmette laaroussa ceinture de la mariée. La mariée se prépare en mettant soit une djeba Fergani, soit une blousa, et se présente au centre du salon où un enfant ou adolescent lui met au tour de la taille une ceinture en or ou en soie.